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Il était une fois... par Collin le concièrge

 

Il était une fois,... deux journalistes, Christian Fuchs et son acolyte Dr. Eingeraucht.

 

« Bonjour à toutes et à tous!

 

Premier match, première victoire et 10'000 spectateurs en furie! Voilà le bilan de cette première journée de championnat. C'est fantastique, c'est incroyable, c'est phénoménal. (...) Ils n'ont pas montré de quartier, lorsque Fé "King Bongo" Bunga, d'une frappe terrible marque les cinq premiers points. Vienne a montré encore moins de quartier dans le premier quart temps défensif, lorsque Malesa marque à la dernière minute, après une très bonne passe de notre nouvelle recrue, Bizarro.(...) En fin de compte 15 à 1 est un score honorable et les 10'000 spectateurs n'ont eu que de la joie et du plaisir. Ceux-ci on chantés et dansés dans le tout Vienne jusque très, très tard, accompagné par la programmation de FM5 Soundpark. La fête a fini au petit matin, vers 11hrs30 après une bonne soupe aux oignons (sauf peut-être pour notre Dr. Eingeraucht, qui n'aime pas les oignons). (...) Allez les petits !  »

 

30 saisons ont passé depuis la création officielle de la franchise des Metro Hard Bulls en cours de saison 2103. Et ce sera dès leur première saison pleine que les gladiateurs autrichiens emmenés par un Fé Bunga survolté remporterons leur premiers des deux seuls titres glanés durant leur carrière. Les Metro Hard Bulls de Vienne font parti des murs et son patron Herminator, a été l’un des patrons de la ligue internationale*. Que reste-t-il de cette franchise aujourd’hui ? Une équipe professionnelle volontaire, au milieu des ogres de violence du sport et du démon de la routine. Une structure de formation de rookie performante, qui a su fournir le roaster viennois en d’excellents joueurs, un laboratoire de recherche de pointe, qui est loin d’être a la traine.

 

Pourtant, ce soir, le conseil d’administration à décider de démissionner. Collin, le concierge et son armada de robots terminent le ménage dans le bureau ovale. Les dernières liasses de document sont rangés dans des caisses, ces caisses sont rangées sur des chariots qui partiront aux archives. A Vienne, on a toujours préféré le papier comme support de travail.  Les robots d’archivage font le reste, enregistrant cette biomasse autant sur micro-chips qu’en archives électroniques. Puis les caves renfermerons les précieuses archives, gardées telles des coffres forts en Suisse.

 

Son travail terminé, Collin tournera par trois fois les clés dans la serrure, fermant la chambre du conseil. Il errera ensuite dans les long couloirs blancs, tel un fantôme perdu dans l’inconnu. Collin aime les couloirs. Il a toujours aimé ces couloirs, depuis sa plus tendre enfance. Encore en couche-culotte, ils trimballait ses quatre pattes dans les couloirs du dortoir de l’orphelinat ; il préférait toujours gambader dans le couloirs de son école, échappant au proviseur, au lieu de suivre les leçons. Il a toujours préféré s’évader de sa cellule et se perdre dans les couloirs de sa prison.  Aujourd’hui, Collin est le maître des coulisses et des couloirs de la Metropolitan Arena. Son armée de robots nettoyeurs terrassera le carrelage blanc des laboratoires de recherche et il en chassera les derniers rêveurs et stagiaires. Puis Collin, jettera un œil inquiet sur tout ces microscopes et outils scientifiques. Il a toujours eu peur de devenir un cobaye humain, lui, qui adolescent souffre-douleur de ses camarades, essayait de greffer des ailes de mouches sur les asticots, ou injectait à la seringue du lait aux chats (il n’aime ni les insectes, ni les chats). Son travail terminé, Collin tournera par trois fois les clés dans la serrure et enclenchera la sécurité électronique de la porte, interdisant ainsi l’accès de toutes personnes aux laboratoires.

 

Puis il sera temps de visiter le centre médical. Des bobos, des égratignures, il en a vu. Des coupures, des bleus, des sutures, il en a vu. Du sang en goutte ou du sang par litres, il a en vu,  des perfusions, des bandages, des plâtres, à profusion, Collin en a pris des coups, mais c’est fou combien il en mis ! Ce soir, les lits chambres ne sont pas occupés. Il faut croire que les derniers blessés sont bien rétablis. Alors, Collin va se rincer l’œil dans le bureau du chirurgien, qui a cette heure doit surement passer un bon moment avec ses infirmières. Collin aurait tant aimé être infirmière et se venger du comportement affreux du chirurgien vis a vis du sexe faible. Collin aurait bien aimé être chirurgien et se taper lui aussi, sur le billard, toutes les infirmières qui l’assisterait. Bientôt les lumières seront éteintes, les appareils débranchés. Son travail terminé, Collin tournera par trois fois les clés dans la serrure du centre médical.

 

L’endroit que Collin aime par dessus tout est là, au milieu du parquet de la Metropolitan Arena. Pendant que les robots d’entretiens achèvent leur travail, il scrute les écrans tridéo et imagine femmes, hommes et enfants hurler de joie à chaque but, à chaque fois qu’un gladiateur, KO est sorti par la grande porte là-bas par les droids brancardiers. Ce parquet est toute sa vie, lui, Collin, le concierge des Hard Bulls. Toujours dans l’ombre, mais toujours présent. Sous son bleu de travail, ses muscles se tendent, sortant de sa torpeur, il fait quelques pas de courses, esquivant les bloqueurs adverses, mis KO pas ses uppercuts puissants et se laisse tombé de joie, bras en l’air après avoir inscrit le magnifique back-and-shoots de la victoire. Le front brûlant, ses tempes brillant de sueur, il roule des yeux rouges imaginant des filles aux croupes carénées fêter le héro, tels un guerrier majestueux de retour de la guerre et s’endormant enfin doublement épuisé.  Et puis, il sera de refermer cette porte, lourde et haute. Collin tournera par trois fois les clés dans la serrure.  Il reste un goût amer à Collin.

 

Son travail est terminé. Que reste-t-il des Hard Bulls ? Toutes ces portent ne s’ouvrirons plus. La porte du bureau ovale ne s’ouvrira plus au rythme des conseils, celle du laboratoire n’ouvrira plus de nouveaux secrets. L’infirmerie, le centre médical ne soigneront plus, ni les blessures physiques, ni les cœurs. Et le stadium ? Les 17000 gradins n’accueillerons que la poussière et les insectes. Peut-être des oiseaux viendrons s’y nicher, mais des chats sauvages roderons. Collin chassera les chats, les oiseaux mangerons les insectes. De temps en temps, des réunions politiques, religieuses, qui sait sectaires, voire des concerts se tiendrons ci et là.

 

Il paraît que les Metro Hard Bulls ont abandonné leur franchise professionnelle. Qui sait, si ca se trouve, il tiendrons encore quelques matchs de gala. Et même si Vienne met un terme à l’Ultraball, Collin restera LE concierge.

 

 

 

 

 

 

 

*avant d’être discrètement destitué, faute de n’avoir su retourner le manque d’intérêt croissante pour l’ultraball

 

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